Comment procéder à tous ces échanges, sans dépenser un sou et sans faire de troc ?
C’est là qu’est le truc !
Au lieu de troquer un objet contre un autre objet ou un service contre un autre service
comparable, on utilise une unité d’échange que l’on appelle, au SEL de la Pévèle :
la pépite
On échange un objet ou un service contre une poignée de pépites.
Mais attention ! Il ne faut pas confondre ”pépètes” et ”pépites” : les pépètes, c’est de l’argent,
alors que la pépite, c’est de l’or.
Ce n’est certes pas une vraie monnaie, c’est juste un mot, mais qui nous permet de nous
entendre de façon équitable.
Avant chaque échange, les deux parties évaluent ensemble le nombre de pépites qu’il
conviendra de mettre en jeu et c’est parti : l’échange a lieu et celui qui reçoit toutes ces
pépites pourra les utiliser à son tour, quand il le voudra et avec qui il le voudra, pour un autre échange.
Un membre du groupe, volontaire, se charge de tenir la comptabilité centrale de toutes
ces opérations, pour que chacun sache où il en est.
Ainsi, chaque adhérent se trouve avoir un compte de pépites, qui peut être positif ou
négatif. Les banques disent ”crédit/débit” mais dans le système économique classique,
ceux qui ont un compte débiteur se font taper sur les doigts et doivent casquer !
Pas de ça Lisette au sein du S.E.L : pas d’agios, pas de pénalités et pas non plus d’actions
cotées en bourse. Ceux qui ont un compte négatif côtoient allègrement ceux qui ont un
compte positif et personne n’y trouve à redire.
Et comme tous les échanges sont basés sur la confiance réciproque, aucun abus n’a été
constaté dans notre groupe, jusqu’à présent.
Il n’y a ni riches, ni pauvres, au sein du SEL, et tous les adhérents sont placés sur le même pied d’égalité.
D’ailleurs, tous les services rendus sont équivalents et toutes les compétences sont au
même niveau, par souci d’équité.
Une heure de balayage = une heure d’informatique.
Une heure = 60 pépites
Une pépite = une minute du temps passé.
Bien sûr, ce schéma de base se module en fonction de la tâche accomplie, et il n’est pas
rare que l’on donne beaucoup plus que prévu, lorsque le service rendu vaut beaucoup
plus que le temps passé.
Et si vous avez bien suivi depuis le début, vous savez déjà que la pépite n’est pas un
paiement ; c’est plutôt un signe de reconnaissance : celui qui donne les pépites témoigne
ainsi sa gratitude envers celui qui l’a dépanné, comme un merci, mieux qu’un merci,
puisque le dépanneur, riche de ce merci, va pouvoir se faire dépanner à son tour, quand il en aura besoin.
Ce système simple fonctionne très bien pour tous les échanges qui demandent du temps,
mais il fonctionne aussi lorsqu’il s’agit d’un échange de biens : il suffit d’extrapoler un peu.
Au début, on voulait absolument établir un rapport précis entre la pépite et l’Euro…
Aujourd’hui, après de multiples échanges en tous genres, on s’écarte un peu de ce réflexe
pécuniaire et on parvient plus facilement à trouver un terrain d’entente qui met tout le
monde d’accord.
« Tiens ! Ce vélo, je te le laisse pour 300 pépites, parce que ça me fait plaisir de te faire plaisir »
Et toi, cher lecteur (excuse-moi, mais dans le SEL, le tutoiement est admis par tous),
quand nous feras-tu le plaisir de venir nous rendre une petite visite, lors d’une
permanence du samedi après-midi ?
Peut-être que ça te ferait plaisir, à toi aussi, non ?
Qui sait !